LEWIS, c'est le chapeau fait homme. Qui dira le nombre de couvre-chefs féminins qui ont passé par ses mains habiles, créatrices de tant de chefs-d'œuvre du genre!
N'est-il pas une espèce de "truster" parisien du chapeau et des artistes qui le lancent, ce LEWIS qu'on voit partout à la fois, tant son activité proverbiale, se multiplie sur tous les points et dans tous le temps? Il rayonne à Paris, à Londres, à Biarritz, au théâtre, aux courses dans toutes les cours d'Europe ... Il va, il vient, son chapeau au poing, tel un conquérant de haute lutte. D'un coup d'œil, il trouve le chapeau qui convient à la femme qu'il a devant lui.
LEWIS ne peut concevoir la femme sans chapeau. Son imagination la coiffe ou la décoiffe instantanément, suivant qu'elle est bien ou mal chapeautée.
LEWIS c' st un tourbillon. Il ne s'arrête jamais. " Il court, il court le furet, le furet des bois, mesdames ...passe de tête en tète, contemple un moment et ... continue sa course".
Au théâtre, dans sa loge, une artiste se lamente sur une coiffure mal réussie. LEWIS est dans la salle, ou dans les coulisses. Il est toujours là. D'un tour de main, il calme les désespoirs naissants; il façonne en deux temps et trois mouvements un chef-d'œuvre ...
S'il occupe une grande place, dans le commerce parisien, LEWIS est le meilleur des confrères ... aussi tout Paris a applaudi à la distinction dont il vient d'être l'objet. Sa croix de chevalier, qu'il a le rare bon goût de ne pas porter en ses salons, vient en effet, de reconnaître les efforts incessants de ce laborieux qui porte au quatre coins du monde la bannière, ou plutôt "le panache" du goût parisien.